La pouilleuse – Clémentine Beauvais

couv573425Auteur : Clémentine Beauvais
Éditeur : Sarbacane
Collection : Amnesty International
Parution : 2012
Pages : 106
Genre : Jeunesse, Drame.

 » Élèves de seconde dans le 7ème arrondissement de Paris, David, Elise, Anne-Laure, Florian et Gonzague décident, comme souvent, de sécher les cours. Mais cette fois, ils kidnappent une fillette, sur un coup de tête, à l’entrée de la piscine municipale. Dans le huis-clos du studio chic de Gonzague, ils commencent à la malmener, d’abord verbalement, puis physiquement, franchissant une à une les limites. Toutes ? « 

Mon avis : 

J’ai été intriguée par ce livre suite à une revue mise en ligne par Audrey de la chaîne YouTube « Le souffle des mots » mais ma curiosité ne m’avait pourtant pas mené au point de vouloir l’acheter. C’est donc tout naturellement que je me suis rendue à ma bibliothèque municipale pour l’emprunter et découvrir par moi-même ce que cette nouvelle avait dans le ventre. -Oui, parce que vu le nombre de pages, on peut bien parler d’une nouvelle.-

Cette histoire, on s’en doute, traite de la violence ordinaire, celle qui est omniprésente dans notre société mais qui devient souvent totalement imprévisible. Dans son livre, Clémentine Beauvais traite de la xénophobie et du racisme à travers les actes insensés de cinq adolescents issus de la jeunesse dorée parisienne. L’on comprend, dès le début de l’histoire, qu’ils ressentent une haine inexplicable envers une certaine catégorie de personnes et que cette haine va déclencher la cruauté des lycéens sur une petite fille de six ans. La raison de cette violence gratuite ? L’enfant a des poux et a seulement eu la malchance de croiser leur chemin. Victime de leur bêtise et simple dommage collatéral l’on pourrait dire, du racisme latent que l’on rencontre de plus en plus dans les rues. La violence exprimée par les jeunes monte crescendo et l’on ne peut s’empêcher de se demander si elle s’arrêtera à un moment.

Malgré des personnages un peu trop caricaturaux à mon goût, j’ai trouvé que le ton adopté par l’auteure était justifié pour traiter de cette violence quotidienne sur laquelle nous ne prenons pas assez la peine de lever les yeux. Son regard affûté sur les rapports sociaux  m’a interpellé à plusieurs reprises via les attitudes, les paroles ou les gestes qui sont décrits. L’effet de groupe surtout est clairement dénoncé. En effet, toute l’action est racontée du point de vue d’un des participants à ce lynchage et si l’on comprend rapidement qu’il n’est pas forcément pour, il ne fait rien pour arrêter non plus ce qu’il se passe. Cette passivité m’a d’ailleurs gênée mais pourtant, elle est bel et bien réelle. Combien de personnes réagissent-elles dans un lieu public si quelqu’un se fait taquiner, harceler voire attaquer ? Le narrateur ne se cherche pas d’excuse ; il a suivi tout bêtement et s’est transformé au fur et à mesure en spectateur d’une violence à laquelle on ne saurait assister sans rien faire.

Je pense qu’entre autres dénonciations, Clémentine Beauvais a su pointer du doigt les effets de groupe pouvant être néfastes à la société. Une des phrases le résume très bien d’ailleurs :  » […] ça commence toujours comme ça, il suffit qu’il y en ait un qui le dise, et ensuite, c’est comme un bâillement, tout le monde l’attrape.  » Ce fait de suivre sans agir mène à des situations et à des moments qui sont insupportables à lire et qui m’ont fait lever les yeux au ciel tant ils sont accablants de bêtise. J’avais une réelle boule au ventre pendant ma lecture, j’étais mal pour cette petite fille qui subissait l’ignorance de personnes plus âgées qu’elle et qui ne pouvait rien faire pour se défendre.

Ce livre percutant traite parfaitement des dérives du racisme et malgré l’âge limite conseillé par l’auteure (11 ans), je pense qu’il serait judicieux d’étudier dès le début du collège cette nouvelle. L’encadrement des professeurs et les questions soulevées à travers l’histoire pourraient être un réel apport pour l’enfant. Car malheureusement, ces histoires, souvent classées comme « faits divers », surviennent parfois de manière précoce dans la vie des jeunes et c’est aussi notre devoir de citoyen d’essayer de les empêcher.

Voilà, j’espère que je n’ai pas trop plombé l’ambiance mais je t’avoue que ce livre m’a réellement remué. N’hésite pas à me laisser un commentaire si toi aussi tu as eu l’occasion de lire « La Pouilleuse » de Clémentine Beauvais !

Note : 3 , 75 / 5

Des bisous !

Le Seigneur des Anneaux – J.R.R. Tolkien

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Saga comprenant : La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours, Le Retour du Roi
Auteur : J.R.R. Tolkien
Éditeur : Folio
Collection : Junior
Parution : 2000
Pages (respectivement) : 687, 565, 651
Genre : Fantasy.

« Dans les vertes prairies de la Comté, les Hobbits, ou Semi-hommes, vivaient en paix… jusqu’au jour fatal où l’un d’entre eux, au cours de ses voyages, entra en possession de l’Anneau Unique aux immenses pouvoirs. Pour le reconquérir, Sauron, le seigneur ténébreux, va déchaîner toutes les forces du Mal… Frodon, le Porteur de l’Anneau, Gandalf, le magicien, et leurs intrépides compagnons réussiront-ils à écarter la menace qui pèse sur la Terre du Milieu ? »

Mon avis : 

Avant de me lancer dans un interminable soliloque, je me dois de te présenter des excuses cher lecteur. J’ai été absente bien trop longtemps sur le blog et je suis heureuse de le reprendre à temps plein dès aujourd’hui. Promis, je me rattrape vite et les chroniques vont tellement s’enchaîner que tu ne sauras plus où donner de la tête. (La conscience tranquille, je peux enfin entrer dans le vif du sujet.) Afin d’avoir un avis le plus exhaustif possible sur cette saga j’ai d’abord lu tous les tomes mais il n’y aura évidemment aucun spoiler, donc n’aie crainte Internaute !

Ah la Communauté de l’Anneau ! Je pense que tu connais certainement l’histoire de Frodon Sacquet et de l’Anneau, ne serait-ce par l’adaptation cinématographique de Peter Jackson. Bah tu vois, à cette époque, je n’étais PAS DU TOUT emballée par cette intrigue et j’ai même détesté les films. Oui, oui … mon histoire avec la Communauté avait vraiment mal commencé. Et qu’est-ce que j’aurais été bête de rester sur cette déception et ces préjugés ! Jusque là, ces romans sont les meilleurs que j’ai pu lire depuis le début de l’année 2016 et c’est même avec regret que j’écris cette chronique ; une page se tourne, je quitte bel et bien la Terre du Milieu. Tu vas me prendre pour une folle mais je dois avouer que j’ai été totalement conquise par la plume de Tolkien et par l’univers/la mythologie qu’il a créé. Jamais je n’aurais pu imaginer à quel point cette saga allait me toucher.

Si tu décides toi aussi de te lancer, ne sois pas découragé par le prologue un peu long et les trop nombreuses descriptions qui peuvent parfois gêner la lecture. L’histoire est prenante, Tolkien te fait sentir tel un hobbit de la Communauté et te fait profiter pleinement du voyage à travers la Comté et les terres obscures du Morgol. Tous les éléments présents dans ces livres ne peuvent que te convaincre ; l’humour des personnages mais leur bravoure surtout !  Aussi, tu ne pourras être que conquis par la mythologie créée par Tolkien : de nouvelles langues, des généalogies entières de rois et dynasties, des êtres humains ou non plus fantastiques les uns que les autres…

Je pourrai continuer longtemps l’éloge sur ce livre qui est, selon moi, un des chefs-d’oeuvre intemporels de la littérature. Oui, parce que dois-je rappeler que le roman a été écrit en 1954 ? Tu te rends compte ?! Pour autant, l’histoire n’a pas pris une ride et je suis sûre que de nombreuses générations suivantes la liront avec toujours autant de plaisir. Je laisserai le mot de la fin à Tolkien en personne qui résumait ainsi le Seigneur des Anneaux :   » C’est un livre sur la mort et la tentation de l’immortalité (ou du pouvoir) chez l’Homme. » De quoi faire réfléchir sur un éventuel second niveau de lecture du roman : cette guerre contre Sauron le Seigneur Ténébreux ne pourrait-elle pas être une façon d’évoquer la Première Guerre Mondiale, guerre qui a profondément marqué l’auteur ? Guerre qui n’est pourtant pas la première ni la dernière que notre monde connaîtra. Guerres, qui sont en effet des dérives dues à l’abus de pouvoir des hommes…

Sur ces mots, je te laisse réfléchir à l’idée de toi aussi te plonger ou te replonger dans cette merveilleuse histoire. Quant à moi, je pense me procurer au plus vite le préquel du Seigneur des Anneaux : Bilbo le Hobbit, histoire de prolonger un peu plus longtemps la magie.

Note : 4,75 / 5

Des bisous !